Ils me fatiguent tous. La petite douzaine au complet. En tête, Hera et son éternelle prose acariâtre et malfaisante. Sa jalousie et ses talents de commère m’épuisent. Il faut l’avouer, à chaque fois que ses yeux se posent sur moi, elle voit l’imposture de papounet. Mais les belles-mères sont toutes des plaies. Puis Athena se fait remarquer sans arrêt. La sœurette peut être soûlante.
J’ai décidé de descendre de l’Olympe. Fuir l’ambiance délétère. J’en ai assez de leur humeur pourrie, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Sauf peut être Apollon, mais il est occupé à peloter je ne sais quel éphèbe.
Il faut me mettre au vert. Retrouver ma connexion primordiale. Je dois m’éloigner des criailleries familiales. La nature me manquait. Celle sur laquelle je règne. Car je suis la lune qui réchauffe les nuits froides, je suis le renard qui se pelotonne dans son terrier, je suis la biche aux grands yeux, je suis le petit enfant qui vient de naître, je suis celle qui envoie la flèche d’or sur ceux qui doivent mourir. Je suis celle que l’on craint et que l’on aime, je suis celle qui parcourt les bois, mon domaine, mon territoire que nul ne peut me subtiliser, même pas Hermes à l’esprit vif. Je suis tous les ruisseaux d’argent qui serpentent entre les roches, je suis l’abeille qui fait le miel.
Athena ma sœur, tu choisis les humains. Moi, je suis le reste.
En fait, je me demande si nous ne sommes pas trop nombreux à gouverner l’univers ? Onze crétins et une myriade de sous-fifres. Et nos humains qui se prosternent… Un seul d’entre nous devrait pouvoir se charger du boulot. Il me faudrait régler ce problème. Il y avait bien une tribu au delà du monde grec, qui semblait promettre, prête à échanger le Veau d’Or contre une seule entité, c’est à dire moi.
Mes nymphes, accompagnez-moi dans ma promenade, aidez à apaiser mon esprit de la colère et de l’agacement qui m’habitent. Nous chercherons un lieu de solitude pour nous ébattre à loisir, loin des beuveries de Dionysos et des minauderies d’Aphrodite…
Mon cœur se réjouit à vous voir ainsi, nues, dans les flots légers du ruisseau, vos petits pieds charmants battant l’onde, je peux me détendre enfin, loin des désirs lubriques de mon oncle, des petites haines ordinaires de ma belle-mère… Ici je retrouve ceux sur lesquels je règne.
Mais quelle est cette odeur immonde ?
Je sens poindre un désir impie. Une volonté de me posséder, moi la souveraine de ces lieux. Un mâle humain est ici. Un de ceux qui se croient tout permis. Il attise mon courroux. Il va tâter de ma colère. Lui et ses chiens, dont le plus fidèle n’a pas su l’empêcher de parvenir jusqu’ici.
Vais-je lui crever les yeux et arracher sa langue à ce maudit ? Dois-je le démembrer ? A moins que je ne lance mes nymphes après lui. Vous pouvez imiter les Menaded lorsque prises de folie, elles déchiquetèrent Orphée.
Cet homme à la chevelure d’or me supplie, mais alors il ne fallait pas regarder. Et surtout ce sexe tendu entre tes doigts avides me révulse. Comment Aphrodite peut-elle s’enorgueillir de régner sur ça ? Ce n’est qu’un gros vers immonde, puant et révélateur de votre faiblesse.
Tu vas crever.
Que les bois poussent sur ta jolie tête, que tes membres s’allongent, qu’un pelage couvre ton corps souple, que tes mains perdent leurs doigts, que tes yeux deviennent doux et humides, que ton nez fier devienne un museau aux narines démesurées, que ton esprit perde sa conscience. Tu n’es qu’un cerf apeuré face à des chiens furieux. Et toi, le chef de meute, toi qui est sensé veiller sur moi avant tout, tu diriges sa mise à mort, toi tu es le plus acharné de tous. Blesse-le ! Évite ses bois tranchants et ses sabots Mords ses parties qui pendent, affront à mon chaste regard, étouffe-le, serre sa gorge et perce sa trachée, gorge-toi de son sang chaud, éventre-le, abreuve-toi à ses entrailles.
Ton forfait commis, ta punition sera d’avoir conscience d’avoir mis à mort ton petit maître chéri.
Gavriella, Mika, Rafa, venez mes plus belles, quittons ce lieu devenu impur, malgré ce sacrifice, le sang m’écœure.
Venez, chantons en chœur notre glorieuse virginité.
Demain, vous serez mes fidèles messagères. Nous éduquerons les hommes, qu’ils délaissent les autres immortels et portent leur foi envers un dieu unique, moi.
J’ai décidé de descendre de l’Olympe. Fuir l’ambiance délétère. J’en ai assez de leur humeur pourrie, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Sauf peut être Apollon, mais il est occupé à peloter je ne sais quel éphèbe.
Il faut me mettre au vert. Retrouver ma connexion primordiale. Je dois m’éloigner des criailleries familiales. La nature me manquait. Celle sur laquelle je règne. Car je suis la lune qui réchauffe les nuits froides, je suis le renard qui se pelotonne dans son terrier, je suis la biche aux grands yeux, je suis le petit enfant qui vient de naître, je suis celle qui envoie la flèche d’or sur ceux qui doivent mourir. Je suis celle que l’on craint et que l’on aime, je suis celle qui parcourt les bois, mon domaine, mon territoire que nul ne peut me subtiliser, même pas Hermes à l’esprit vif. Je suis tous les ruisseaux d’argent qui serpentent entre les roches, je suis l’abeille qui fait le miel.
Athena ma sœur, tu choisis les humains. Moi, je suis le reste.
En fait, je me demande si nous ne sommes pas trop nombreux à gouverner l’univers ? Onze crétins et une myriade de sous-fifres. Et nos humains qui se prosternent… Un seul d’entre nous devrait pouvoir se charger du boulot. Il me faudrait régler ce problème. Il y avait bien une tribu au delà du monde grec, qui semblait promettre, prête à échanger le Veau d’Or contre une seule entité, c’est à dire moi.
Mes nymphes, accompagnez-moi dans ma promenade, aidez à apaiser mon esprit de la colère et de l’agacement qui m’habitent. Nous chercherons un lieu de solitude pour nous ébattre à loisir, loin des beuveries de Dionysos et des minauderies d’Aphrodite…
Mon cœur se réjouit à vous voir ainsi, nues, dans les flots légers du ruisseau, vos petits pieds charmants battant l’onde, je peux me détendre enfin, loin des désirs lubriques de mon oncle, des petites haines ordinaires de ma belle-mère… Ici je retrouve ceux sur lesquels je règne.
Mais quelle est cette odeur immonde ?
Je sens poindre un désir impie. Une volonté de me posséder, moi la souveraine de ces lieux. Un mâle humain est ici. Un de ceux qui se croient tout permis. Il attise mon courroux. Il va tâter de ma colère. Lui et ses chiens, dont le plus fidèle n’a pas su l’empêcher de parvenir jusqu’ici.
Vais-je lui crever les yeux et arracher sa langue à ce maudit ? Dois-je le démembrer ? A moins que je ne lance mes nymphes après lui. Vous pouvez imiter les Menaded lorsque prises de folie, elles déchiquetèrent Orphée.
Cet homme à la chevelure d’or me supplie, mais alors il ne fallait pas regarder. Et surtout ce sexe tendu entre tes doigts avides me révulse. Comment Aphrodite peut-elle s’enorgueillir de régner sur ça ? Ce n’est qu’un gros vers immonde, puant et révélateur de votre faiblesse.
Tu vas crever.
Que les bois poussent sur ta jolie tête, que tes membres s’allongent, qu’un pelage couvre ton corps souple, que tes mains perdent leurs doigts, que tes yeux deviennent doux et humides, que ton nez fier devienne un museau aux narines démesurées, que ton esprit perde sa conscience. Tu n’es qu’un cerf apeuré face à des chiens furieux. Et toi, le chef de meute, toi qui est sensé veiller sur moi avant tout, tu diriges sa mise à mort, toi tu es le plus acharné de tous. Blesse-le ! Évite ses bois tranchants et ses sabots Mords ses parties qui pendent, affront à mon chaste regard, étouffe-le, serre sa gorge et perce sa trachée, gorge-toi de son sang chaud, éventre-le, abreuve-toi à ses entrailles.
Ton forfait commis, ta punition sera d’avoir conscience d’avoir mis à mort ton petit maître chéri.
Gavriella, Mika, Rafa, venez mes plus belles, quittons ce lieu devenu impur, malgré ce sacrifice, le sang m’écœure.
Venez, chantons en chœur notre glorieuse virginité.
Demain, vous serez mes fidèles messagères. Nous éduquerons les hommes, qu’ils délaissent les autres immortels et portent leur foi envers un dieu unique, moi.
